Datée d’octobre 2019, l’étude publiée en langue anglaise par la Commission européenne le 20 avril 2020, intitulée Study on economic value of EU quality schemes, geographical indications (GIs) and traditional specialities guaranteed (TSGs), analyse des données économiques relatives aux produits protégés par une indication géographique (IG) ou par une spécialité traditionnelle garantie (STG) européennes sur la période 2011-2017. Elle actualise une étude précédente sur le même sujet, d’octobre 2012, qui couvrait les années 2005 à 2010.

Fondée sur les 3 207 dénominations protégées dans les vingt-huit États membres de l’Union européenne en 2017, sur des statistiques issues d’autorités publiques régionales et d’organisations professionnelles, ainsi que sur des enquêtes auprès de personnes intéressées, elle rend compte de l’importance de plus en plus grande des IG. La richesse de ses informations - elle compte plus d’une centaine de graphiques - peut se synthétiser à partir des observations suivantes.

- La valeur des ventes des IG est particulièrement significative. Elle était de 77,15 milliards d’euros en 2017, soit 7 % de la valeur totale des ventes du secteur européen des denrées alimentaires et des boissons, estimée à 1 101 milliards d’euros la même année. Les vins ont représenté 51 % de cette valeur (39,42 milliards d’euros), les produits agricoles et alimentaires 35 % (27,34 milliards d’euros), les boissons spiritueuses 13 % (10,35 milliards d’euros), et les vins aromatisés 0,1 % (43,4 millions d’euros). La valeur totale des ventes de produits revêtus d’indications géographiques a augmenté de 42 % depuis 2010.

- Ces chiffres traduisent l’avantage économique que les IG procurent aux producteurs. Ils peuvent commercialiser leurs produits à un prix plus élevé grâce à la garantie de qualité et d’authenticité qu’elles leur fournissent. Ainsi, la valeur des ventes des produits couverts par l'étude était en moyenne deux fois supérieure à celle de produits similaires sans certification. Le taux de la prime de valeur était de 2,85 pour les vins, de 2,52 pour les spiritueux et de 1,5 pour les produits agricoles et les denrées alimentaires.

- Il existe une politique européenne dans le domaine des IG : chaque pays de l'UE fournit des produits dont les dénominations sont protégées au niveau de l'Union. Ce sont des fleurons du patrimoine culinaire traditionnel des régions, qui jouent un rôle de moteur économique pour le secteur agroalimentaire national. Un classement par produits et par État membre permet de le vérifier. Dans le domaine des fromages par exemple, la France a contribué à 23 % de la valeur des ventes, et à 13 % de la croissance du secteur dans l’Union européenne en 2017. Les cinq indications géographiques Comté, Roquefort, Reblochon, Cantal et Saint-Nectaire ont représenté plus de la moitié du volume des ventes des fromages français sous indication géographique.

Les ventes de neuf produits européens dépassent un milliard d’euros, et représentent à elles seules 27 % des ventes dans l’Union européenne. La valeur totale des ventes de produits à indication géographique était supérieure à 5 milliards d'euros dans cinq États membres : France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne.

Les indications géographiques représentent 15,5 % du total des exportations agroalimentaires de l'Union européenne. Les vins restent le produit le plus important en termes de valeur totale des ventes (51 %) et de commerce en dehors de l’Union européenne (50 %). Les États-Unis, la Chine et Singapour sont les principales destinations des produits de l'Union européenne bénéficiant d'une indication géographique, et représentent la moitié de la valeur de ces produits à l'exportation.

En complément de cette étude, une consultation publique s’est déroulée, du 4 novembre 2019 au 3 février 2020. Son but était d’interroger les parties prenantes sur la politique de qualité de l’Union européenne. Il en est principalement résulté qu’une majorité des personnes interrogées ont considéré que les systèmes de qualité de l'Union européenne bénéficiaient aux producteurs et aux consommateurs. Un rapport de synthèse permet d’avoir un aperçu détaillé de cette enquête.