Le 22 septembre 2020, l'OEB et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont publié conjointement une étude intitulée L'Innovation dans le domaine des batteries et du stockage de l'électricité. Elle met en évidence la croissance rapide de l'innovation dans le domaine des batteries entre 2000 et 2018, mesurée en termes de familles de brevets internationales (FBI). Chacune de ces familles représente une invention de grande valeur pour laquelle des demandes de brevet ont été déposées dans deux offices de brevets au moins dans le monde.
Ainsi, depuis 2000, les entreprises ont déposé, à l'échelle mondiale, plus de 65 000 FBI dans le domaine du stockage de l'électricité. Le nombre annuel de FBI est passé de 1 500 en 2005 à plus de 7 000 en 2018, avec un taux de croissance annuel de 14 %, soit une augmentation quatre fois supérieure à la moyenne de l'ensemble des domaines techniques.
Cette dynamique a été encouragée par les progrès relatifs aux batteries lithium-ion, destinées notamment aux véhicules électriques, et dont le coût a baissé en raison des progrès techniques réalisés et de la production de masse.
Cette étude montre également que les entreprises japonaises et sud-coréennes mènent la course en tête dans ce domaine au niveau mondial, et poussent d’autres pays à se spécialiser dans certaines parties de la chaîne de valeur.
Neuf des dix premiers demandeurs de brevet mondiaux en matière de batteries sont asiatiques, tout comme les deux tiers des vingt-cinq premiers. Dans ce classement figurent six entreprises européennes et deux entreprises américaines.
En Europe, l'Allemagne occupe la première place : plus de la moitié des familles de brevets en sont originaires (2000-2018). La France arrive en deuxième position avec près de 1 % des familles de brevets en matière de batteries sur la période concernée, et un organisme, le CEA, classé dans les vingt-cinq premiers au niveau mondial.
Dans ces pays, ce sont de petites entreprises, des universités et des organismes de recherche publics qui jouent un rôle majeur dans le domaine des batteries. En Europe, 15,9 % des FBI sont déposées par des PME, et 12,7 % par des universités et des organismes de recherche, alors que ces pourcentages sont, respectivement, de 3,4 % et 3,5 % au Japon, et de 4,6 % et 9,0 % en Corée du Sud.