La version intégrale de la dix-neuvième édition du « Tableau de bord de l’Union européenne sur les investissements en recherche et développement industrielle » a été mise en ligne par la Commission européenne le 28 mars 2023, après la diffusion d’une version abrégée en décembre 2022. Elle fournit des informations économiques et financières détaillées sur les dépenses de deux mille cinq cents entreprises dans le monde en matière de recherche et développement en 2021.
Établies dans quarante et un pays, ces entreprises ont investi les montants les plus importants en R&D au cours de l’année de référence, à savoir plus de 48,5 millions d’euros chacune soit, au total, 1 093,9 milliards d’euros. Ce montant, qui équivaut à 86,3 % de la R&D mondiale financée par les entreprises, est en augmentation de 14,8 % par rapport à 2020 et, pour la première fois depuis la création de ce « Tableau de bord » en 2004, la part de l’ensemble des entreprises chinoises dans le total mondial dépasse désormais celle des entreprises de l’Union européenne (respectivement 17,9 % et 17,6 %). Celle des entreprises américaines, la plus importante, atteint 40,2 % du total mondial. Le trio de tête est ainsi constitué des États-Unis (822 entreprises), de la Chine (678) et de l’Union européenne (361).
Au niveau européen, les trois premiers pays sont l’Allemagne (114 entreprises ; 8,3 % du total), la France (57 entreprises ; 2,6 %) et les Pays-Bas (38 entreprises ; 2,2 %). Inférieures en nombre par rapport aux États-Unis et à la Chine, les entreprises européennes conservent la première place au niveau mondial pour les investissements dans le secteur automobile en raison de leur transition vers l’électricité et de leur numérisation (41,1 % du total). De plus, leur diversification sectorielle est plus grande que celle des États-Unis où les investissements sont centrés sur les techniques de l’information et de la communication (TIC).
Au niveau mondial, quatre domaines clés se distinguent, qui représentent plus des trois quarts de l’ensemble des activités de R&D : les producteurs de TIC (22,6 %), la santé (21,5 %), les services TIC (19,8 %), et l’industrie automobile (13,9 %).
L'étude complète ces considérations générales par des développements sur plusieurs sujets particuliers :
- les tendances sur dix ans (2012-2022) en nombre de sociétés et en quantité d'investissement en matière de recherche et développement dans le monde ;
- les domaines de l’industrie automobile et des semi-conducteurs ;
- les mille premières entreprises de l’Union européenne en matière de R&D. Un grand nombre de PME y figurent, principalement dans les domaines de la santé et des TIC ;
- les brevets de haute valeur en matière de technologies vertes et de technologies d’économie circulaire. Les entreprises de l’Union européenne et celles des États-Unis arrivent en tête dans le domaine des brevets de haute valeur. L’Union européenne est en première ligne dans le domaine des inventions présentant un intérêt pour la circularité :
- l’apport de capital-risque par une entreprise (CVC : Corporate venture capital), utilisé par les deux tiers des entreprises du tableau de bord. L’apport du CVC par les entreprises de l’Union européenne correspond à la moitié de celui des entreprises américaines, et 80 % des fonds provenant d’entreprises établies dans l’Union européenne sont destinés à de jeunes pousses établies aux États-Unis.