En collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’OEB a publié, début janvier 2023, une étude sur la délivrance de brevets liés à l’hydrogène dans le monde au cours de la période 2011-2020¹. Elle porte sur les technologies concernant l’ensemble des applications d’approvisionnement, de stockage, de distribution, de transformation et d’utilisation finale de l’hydrogène, ainsi que sur « l’introduction de nouvelles stratégies de recherche pour comparer l’innovation incrémentale liée aux processus établis de combustibles fossiles avec les technologies émergentes motivées par le défi climatique ». Elle présente plusieurs observations, dont les principales concernent les classements par pays et par types de déposants.

Ainsi, le classement par pays révèle que les États membres de l’Union européenne occupent la première place avec 28 % de l’ensemble des familles de brevets au cours de la période 2011-2020, dont 11 % en Allemagne et 6 % en France. Le Japon arrive en deuxième position (24 %), mais son taux de croissance est supérieur à celui de l’Europe (6,2 % contre 4,5 %). Il est suivi des États-Unis (20 %), dont le nombre de brevets a diminué pendant la décennie prise en compte. En revanche, bien que le nombre de demandes internationales de brevet émanant de la république de Corée et de la Chine reste modeste en comparaison, il n’a cessé d’augmenter au cours de la période 2011-2020 avec des taux de croissance annuels moyens, respectivement, de 12,2 % et de 15,2 %.

Concernant les entreprises déposantes, il est constaté que l’innovation dans les technologies établies de l’hydrogène est dominée par l’industrie chimique européenne, mais que les nouveaux groupes industriels en matière de brevets liés à l’hydrogène sont des entreprises des secteurs de l’automobile et de la chimie qui se concentrent sur les technologies de l’électrolyse et des piles à combustible.

Quant aux universités et aux institutions publiques de recherche, elles ont généré 13 % de l'ensemble des familles de brevets liées à l’hydrogène entre 2011 et 2020. Les dix premières institutions de recherche représentent à elles seules environ 3 % de toutes les FBI. Elles sont dominées par des institutions européennes et coréennes. Le CEA, IFP Énergies nouvelles et le CNRS en constituent le trio de tête.

D’une manière générale, il est observé que les méthodes de substitution à faible émission augmentent et que les activités en matière de brevets relatives à l’utilisation de l’hydrogène dans le secteur automobile continuent de se développer à des taux beaucoup plus élevés que pour d’autres applications finales.

Il est également noté que les brevets permettent de soutenir la levée de fonds par les jeunes pousses qui créent des activités dans le domaine de l’hydrogène. Ainsi, plus de 80 % des investissements dans les jeunes pousses du secteur de l’hydrogène vont à des entreprises qui ont déjà déposé une demande de brevet.