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Petite incursion dans les archives de l'INPI

Le sac à main sous toutes ses coutures

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Accessoire de mode par excellence, le sac à main allie style et praticité. Du plus classique au plus excentrique, il peut revêtir des couleurs et des matériaux différents. On l’aime petit ou volumineux, selon l’usage et la tendance. Il est incontournable des garde-robes et des créateurs : certaines maisons en ont même fait leur signature. Depuis des siècles, le sac à main habille, et constitue un véritable allié du quotidien. À travers nos fonds patrimoniaux, découvrez l’histoire de cet accessoire indémodable, qui a su se réinventer au fil des saisons.

Le sac à main (archives INPI Haute couture)

Les origines d’une indispensable invention 

L’usage du sac à main est attesté dès l’Antiquité, porté par les esclaves pour transporter les affaires du maître. Au Moyen-âge, c’est en bourse qu’il se porte un temps, avant d’être remplacé par les poches des pantalons mais aussi des robes, alors larges et bouffantes. Il ne devient véritablement un accessoire élégant qu’au XVIIIe siècle, lorsque la robe Empire apparaît, faisant disparaître les poches. Le sac à main tel qu’on le connaît aujourd’hui est alors créé. Les dames y rangent leur monnaie, leur éventail ou leur nécessaire de couture. Attestant du rang social de l’utilisatrice, les sacs se font de plus en plus raffinés. 

Des brevets ingénieux 

Au fil du temps, les usages et les tendances se transforment. Les sacs changent de forme et de style, comme en témoignent les dépôts de brevets conservés dans notre fonds patrimonial.

Au XIXe siècle, les inventeurs innovent principalement en matière de fermoirs et de soufflets. Les poignées des sacs sont également l’objet de toutes les attentions, certaines d’entre elles prévoyant de renforcer le système de fermeture du sac. 
L’aspect pratique n’est pas oublié : nombreux sont les brevets relatifs aux sacs de voyage pour dame, à l’exemple des malles de voyage Louis Vuitton. Le côté pratique du sac de dame se décline également dans les différents usages que les inventeurs tentent d’y apporter et de perfectionner. On retrouve ainsi, par exemple, un « sac-nécessaire à tiroir ». En 1895, un inventeur va même jusqu’à breveter une « chambre photographique formant sac de dame », c’est-à-dire un petit appareil photographique camouflé dans un sac à main.

Les appellations, en même temps que les usages, se diversifient : plusieurs brevets d’invention sont déposés pour des « cabas » et des « paniers ». 

Des dessins et modèles iconiques et astucieux  

C’est dans le fonds patrimonial des dessins et modèles (1910-1995) de l’INPI que l’on retrouve certains modèles emblématiques des grandes maisons de couture et de maroquinerie, la protection d’un modèle imprimant durablement l’identité d’une marque et d’un créateur.

Au XXe siècle, le sac à main devient un élément indispensable des tenues et participe à la renommée des grandes maisons. Comme il est à la fois utile et esthétique, les couturiers redoublent d’imagination au sujet de cet objet de mode et du quotidien. Dans les années 1920, Hermès introduit pour la première fois la fermeture éclair dans ses sacs à main, un système rapporté des États-Unis. La praticité du sac à main est en effet importante : ce dernier doit pouvoir renfermer toutes les affaires des dames. Des sacs prévoyant des emplacements spéciaux pour un parapluie, une ombrelle ou encore un miroir sont imaginés.

La fantaisie - voire parfois l’excentricité - ne manquent pas non plus. Plusieurs modèles conservés par l’INPI montrent l’inventivité et l’imagination dont les créateurs peuvent faire preuve, comme le modèle déposé en mai 1922 pour un « sac à main pour dame recouvert de coquillages de nacre ».

Et si certains n’ont pas marqué les esprits, d’autres sont devenus des modèles iconiques, à l’exemple du « Pliage » de la Maison Longchamp, déposé en 1995, et encore aujourd’hui aperçu aux bras de nombreux amateurs de mode.