d’après l’article de Tiffanie Lane* : Enter player two, in IPM, décembre 2021-janvier 2022, p. 46-47
La pandémie de Covid-19 est à l’origine de rapprochements inédits entre certains acteurs du secteur de la mode et du jeu vidéo, droits de propriété intellectuelle à la clé.
La mode a été particulièrement impactée par la fermeture des magasins et l’annulation des événements, ce qui l’a amenée à prendre un virage numérique et à envisager des solutions originales. Depuis plusieurs années, le jeu vidéo affiche quant à lui une excellente santé et a vu sa croissance encore renforcée par la pandémie.
De grandes maisons comme Gucci et Burberry, mais également la chaîne Uniqlo, ont trouvé dans les alliances avec des entreprises de jeu vidéo un moyen de présenter leurs collections, gagner en visibilité auprès de nouvelles cibles et doper leurs recettes. Le choix du secteur du jeu vidéo leur a donné accès à un vaste marché, extrêmement lucratif et à la clientèle très diversifiée. Les deux secteurs y ont gagné, qu’il s’agisse notamment de se faire connaître auprès de nouveaux publics ou de générer de nouvelles sources de revenus.
Les licences sont au cœur du dispositif et constituent pour les éditeurs de jeu vidéo un nouvel axe de valorisation. On a pu voir, par exemple, des sweat-shirts à capuche estampillés Fortnite dans le jeu du même nom. Ceux-ci ont été créés et sont vendus par Balenciaga.
T. Lane souligne l’importance pour les parties concernées de sécuriser l’opération en mettant en place un système ad hoc de management des licences de manière à garantir la fluidité dans la mise en œuvre, éviter l’intrusion d’acteurs indélicats et limiter ainsi le risque réputationnel, assurer le suivi des ventes et des redevances...
Pour les entreprises de la mode, l’une des clés du succès de ces accords de licence d’un nouveau genre réside dans la sélection d’un partenaire qui soit en phase avec leur mission, leur vision et leurs valeurs.
L’auteure fait observer que le succès des premiers partenariats avec le secteur du jeu vidéo, hautement stratégiques, laisse penser que ce type de collaboration est appelé à perdurer après le retour à la normale. Elle ajoute que compte tenu de leur potentiel commercial et de leur potentiel en termes d’innovation, par exemple en matière de marketing et de publicité, il ne serait pas surprenant qu’ils commencent à susciter l’intérêt dans d’autres domaines d’activité.
* OpSec Security.