Le rapport Prosperity pending, publié début mai 2021, dresse un constat plutôt alarmant de l’utilisation et de la valorisation de la propriété intellectuelle par les entreprises britanniques.

Il en ressort, notamment, que malgré l’excellence de sa recherche, le pays peut mieux faire en matière de valorisation de la R&D et de la PI, et de promotion de la productivité et de la croissance.

Disposant d’un système de propriété intellectuelle parmi les meilleurs au monde, le Royaume-Uni aborde pourtant la période post-Brexit et post-pandémie avec un retard sur d’autres pays - tout particulièrement en ce qui concerne les brevets - et risque de profiter moins que d’autres de la reprise économique post-Covid.

Le rapport met en évidence l’insuffisance des investissements dans la R&D et la PI comparativement à d’autres pays, dans un contexte de recul de l’investissement global des entreprises dont rien n’indique que la tendance pourrait s’inverser à court terme.

Au vu des chiffres de l’édition 2020 de l’Indice mondial de l’innovation de l’OMPI¹, force est de constater que la culture de la PI n’est pas assez développée dans les entreprises alors même que l’écosystème de la PI compte parmi les meilleurs au monde et que conseils, avocats et juridictions bénéficient d’une aura internationale. Les chiffres (non mentionnés dans le rapport) des dépôts de brevets européens par million d’habitants attestent également du décalage entre le Royaume-Uni et ses principaux concurrents.

Le rapport attire en outre l’attention sur l’un des maux endémiques du monde de l’entreprise au Royaume-Uni : le court-termisme - avec, pour corollaire, un manque d’appétence des actionnaires et des conseils d’administration pour des investissements, parfois coûteux, nécessaires à l'obtention de brevets, de marques et de dessins et modèles. Voilà qui pourrait être de plus en plus handicapant à l’heure où s’intensifie la concurrence dans les domaines de l’innovation et d'autres activités fondées sur la R&D.

En l’absence d’une prise en compte globale intégrant la PI comme levier de la croissance économique dans les politiques publiques, et à défaut de signe d’un changement prochain, l’auteur se montre assez pessimiste pour l’avenir.