Après avoir fait l’objet d’une présentation anticipée de son chapitre consacré au classement des pôles scientifiques et technologiques au niveau mondial en 2022¹, la quinzième édition de l’Indice mondial de l’innovation a été mise en ligne dans son intégralité le 23 septembre 2022.

Elle établit le classement de cent trente-deux économies mondiales sur la base de plusieurs indicateurs parmi lesquels figure le nombre de demandes internationales de brevets et de marques.

Selon ses principales conclusions, la Suisse, les États-Unis, la Suède, le Royaume-Uni et les Pays-Bas forment les cinq premières économies les plus innovantes du monde, les États-Unis ayant progressé d’une place par rapport à 2021, et les Pays-Bas étant remontés de la sixième à la cinquième place. Singapour a progressé également, du huitième au septième rang, de même que l’Allemagne du dixième au huitième, et la Chine du douzième au onzième².

(source : OMPI)

L’OMPI observe, en outre, que « d’autres économies émergentes affichent également des performances solides et constantes, notamment l’Inde et la Turquie, qui entrent toutes deux dans la catégorie des quarante premières économies pour la première fois ».

Quant à l’Europe, elle « continue d’abriter le plus grand nombre de leaders en matière d’innovation - quinze au total - qui se classent parmi les vingt-cinq premières économies ».
Comme les autres pays, la France, qui occupe la douzième position mondiale (onzième en 2021), mais la huitième parmi les trente-neuf économies européennes, fait l'objet d'une fiche récapitulative qui, notamment, présente ses forces et ses faiblesses.

(source : OMPI)

Dans ce contexte, le « rapport montre que la recherche-développement et d’autres investissements qui stimulent l’activité innovante à l’échelle mondiale ont poursuivi leur essor en 2021 malgré la pandémie de COVID-19, mais [que] des difficultés apparaissent lorsqu’il s’agit de transformer les investissements en matière d’innovation en résultats concrets ».

Ainsi, il est indiqué que « les entreprises qui dépensent le plus en R-D ont quant à elles augmenté leurs dépenses dans ce domaine de près de 10 % pour atteindre plus de 900 milliards de dollars É.-U. en 2021, plus qu’en 2019 avant la pandémie », et qu’« en 2020, les investissements dans la R-D mondiale ont augmenté à un taux de 3,3 %, ce qui constitue un ralentissement par rapport au taux de croissance de la R-D historiquement élevé de 6,1 % enregistré en 2019 ». Cependant, « les opérations de capital-risque ont explosé en 2021 (hausse de 46 %), enregistrant des niveaux comparables à ceux du boom de l’Internet à la fin des années 1990 ».

Il est à préciser que, sur la base de ces résultats, le rapport, placé sous le thème de « L’avenir de la croissance fondée sur l’innovation », considère que les deux « vagues d'innovation », dans les domaines du numérique et des techniques de rupture (biotechnologies, nanotechnologies, nouveaux matériaux et autres sciences), ont des effets « positifs », mais qu'elles « mettront du temps à se concrétiser ; de nombreux obstacles, notamment dans le domaine de l’adoption et de la diffusion des technologies, doivent d’abord être surmontés ».