Par François Montador, juriste - chargé de missions au service juridique et international de l'INPI
Publié au JO du 21 mars 2021, ce décret est pris en application de l'article 1er de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises.
Il détermine les conditions dans lesquelles l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), désigné organisme unique1 prévu par l’article 1er de la loi PACTE, sera chargé à compter du 1er janvier 2023, aussi bien de la collecte, de la gestion et de la transmission aux organismes destinataires des dossiers de création, de modification et de radiation des entreprises, mais encore des demandes d'accès à une activité réglementée entrant dans le champ de la directive 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006, relative aux services dans le marché intérieur, et à l'exercice d'une telle activité.
Cet organisme unique a donc vocation à remplacer à terme les actuels centres de formalités des entreprises. Aussi, ce décret prévoit-il toute l’adaptation réglementaire nécessaire à cet effet.
Ce texte vient préciser les relations entre le futur « guichet unique », les déclarants et les organismes destinataires, notamment en matière d'obligation de recours au service et de transmission d'informations. Il précise les modalités d'assistance et d'accompagnement des entreprises dans le cadre de leurs déclarations en fonction de l'interlocuteur auquel elles s'adressent.
Enfin, le décret fixe les conditions dans lesquelles les chambres de commerce et d'industrie reçoivent du guichet unique les informations nécessaires à l'exercice de leurs missions ainsi que l’organisation de la diffusion de celles-ci et le rôle centralisateur dévolu à CCI France pour ce faire.
Une période transitoire est prévue du 1er avril 2021 au 1er janvier 2023, avec la mise en place d’un service informatique dénommé « guichet électronique des formalités des entreprises » préfigurant le futur guichet unique, et durant laquelle les actuels centres de formalités des entreprises demeurent compétents jusqu’au 31 décembre 2022.
À noter également que les dispositions du titre Ier entrent en vigueur le 1er avril 2021, à l'exception :
- des dispositions des 2° à 5° de l'article 1er,
- des b) à e) du 6° de l'article 12 du décret.
Ces dispositions sont relatives au statut de conjoint collaborateur avec l’ajout d’une attestation sur l’honneur signée de ce dernier indiquant son choix d’un statut. Elles entreront en vigueur à une date fixée par les arrêtés prévus aux 5° de l'article 1er et au e) du 6° de l'article 12, et au plus tard le 1er septembre 2021.
1 Le 21 février 2020, le cabinet du Premier ministre a rendu un arbitrage confiant à l’INPI deux nouvelles missions à savoir la création d’un guichet unique auprès duquel les entreprises pourront effectuer toutes leurs formalités de création, modification ou cessation d’activité, et la mise en place d’un registre général des entreprises, pour publier l’ensemble des informations correspondantes.
Le décret n° 2020-946 du 30 juillet 2020 (JO, 188, 1er août 2020 ; PIBD 2020, 1143, I-1 ;. JCP E, 36, 3 sept. 2020, act. 577 ; Cahiers de droit de l'entreprise, 5, sept. 2020, act. 1 ; Droit des sociétés, oct. 2020, alerte 32) a officialisé cette désignation de l'Institut national de la propriété industrielle en tant qu'organisme unique mentionné à l'article 1er de la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises pour lui attribuer la gestion des services informatiques mentionnés aux articles R. 123-21 et R. 123-30-9 du Code de commerce.