Le deuxième rapport publié en commun par l’OEB et l’Agence internationale de l’énergie (IEA), le 27 avril 2021, est intitulé Patents and the energy transition : global trends in clean energy technology innovation1. Il utilise le même indicateur que l’étude précédente des deux organismes2, les familles de brevets internationales (IPF)3, pour dresser un tableau, entre 2000 et 2019, des principales tendances de l’innovation dans les techniques dites bas carbone (LCE).
Il établit ainsi que le taux de croissance annuel moyen des brevets internationaux relatifs aux techniques LCE a été de 3,3 % à l’échelle mondiale entre 2017 et 2019. Ce taux est globalement en augmentation depuis vingt ans, mais sa hausse s’est ralentie par rapport à la période 2000-2013, pendant laquelle la croissance moyenne était de 12,5 %.
Le principal ressort de la croissance dans le domaine des LCE depuis 2017 est l'innovation en matière de techniques transversales telles que les batteries, l'hydrogène et les réseaux intelligents. La protection par brevet de techniques liées aux énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire, la géothermie et l'hydroélectricité, ainsi que d'autres techniques relatives à l'approvisionnement en énergie est en baisse depuis 2012.
Il est également mis en évidence que l’Europe est à l'origine de 28 % de l’ensemble des familles de brevets internationales pendant la période 2010-2019. Elle arrive en tête dans la plupart des domaines liés aux énergies renouvelables, avec l’Allemagne qui se classe en première position (11,6 % des familles de brevets internationales).
L'Europe est suivie de près par le Japon, leader mondial dans le domaine des batteries et de l'hydrogène, qui représente 25 % de toutes les familles de brevets internationales depuis 2010, et les États-Unis (20 %), la Corée du Sud (10 %) et la Chine (8 %).
En conclusion, le rapport en appelle à une intensification de l’innovation et de la recherche, « soutenue par une action politique conjointe, dans tous les domaines de l'énergie bas carbone (de la production de l'énergie à la transmission, en passant par le stockage et les utilisations finales) », afin « d'accélérer la disponibilité et la diversité des technologies, et ainsi en abaisser les coûts ». Il ajoute que « bon nombre des techniques nécessaires dans les décennies à venir pour réduire les émissions de CO2 ne sont aujourd'hui qu'au stade du prototype ou de la démonstration ».
1 « Brevets et transition énergétique, technologies énergétiques propres : tendances mondiales en matière d'innovation ».
2 Innovation in batteries and electricity storage (« L'Innovation dans le domaine des batteries et du stockage de l'électricité »), sept. 2020, PIBD 2020, 1145, IV-4.
3 Chacune de ces familles représente une invention de grande valeur pour laquelle des demandes de brevet ont été déposées dans deux offices de brevets au moins dans le monde.