Jurisprudence
Dessins et modèles

Originalité d’un dessin dit « coiffe de lion », constitué d’une combinaison d’éléments provenant d’une banque d’images sur Internet

PIBD 1178-III-7
CA Aix-en-Provence, 6 janvier 2022

Validité du constat d’huissier sur Internet (non) - Opérations techniques - Validité de la saisie-contrefaçon (oui) - Mission de l’huissier - Lieu de la saisie

Action en contrefaçon de droits d’auteur - Qualité pour agir du cessionnaire - Validité du contrat de cession - Écrit

Protection du dessin au titre du droit d’auteur (oui) - Originalité - Combinaison d'éléments connus - Recherche esthétique - Empreinte de la personnalité de l’auteur

Contrefaçon de droits d’auteur - Atteinte aux droits patrimoniaux (oui) - Reproduction quasi-servile - Différences mineures

Préjudice - Masse contrefaisante - Dépréciation - Vente à prix inférieur - Préjudice commercial - Préjudice moral

Texte
Dessin « Coiffe de lion » de la société Sand Coachella
Texte

Le dessin revendiqué, constitué de la tête d’un lion paré de tatouages ethniques et d’une coiffe d’indien ornée de roses, est protégeable par le droit d’auteur. Cette œuvre a été produite à partir d'éléments trouvés dans des banques d'images disponibles sur le réseau Internet. Le concept même d'adjoindre une coiffe indienne à une tête de lion n’apparaît pas nouveau. Toutefois, l’auteur, par le choix des couleurs, le placement des fleurs et des tatouages, a manifesté un effort intellectuel et esthétique dans la combinaison des éléments relevant du domaine public antérieur. L'ensemble ainsi créé produit une physionomie propre, et caractérise l'effort personnel de l’auteur conférant à l'œuvre un caractère original.

La commercialisation de tee-shirts reproduisant de manière quasi-servile le dessin, sur lequel l’auteur a cédé ses droits patrimoniaux à la société demanderesse, constitue un acte de contrefaçon des droits d'auteur de cette dernière.

Cour d’appel dAix-en-Provence, ch. 3-1, 6 janvier 2022, 18/04513 (D20220003)
Fame Store SARL et So Chic (société en dissolution) c. Sand Coachella SARL
(Confirmation TGI Marseille, 15 févr. 2018, 16/14772)